
Accouchements, cancers… Voici ce qui change avec le niveau 4 du délestage | Coronavirus
Les établissements de santé de l’Estrie, la Montérégie-Est et la Mauricie-Centre-du-Québec ont obtenu le feu vert du gouvernement pour appliquer le palier 4 du délestage, puisque la réduction de 50 % des chirurgies (palier 3), n’a pas été suffisante pour juguler l’afflux massif de malades de la COVID-19 dans leurs hôpitaux.
Pour libérer davantage de lits, et surtout du personnel soignant, d’autres régions passeront au niveau 4 dans les prochains jours
, a annoncé, jeudi, la sous-ministre adjointe Lucie Opatrny. Les premières à basculer seront les Lanaudière, Laurentides, Montérégie-Centre et Montérégie-Ouest. Les autres CISSS et CIUSSS suivront.
Mais que signifie concrètement le niveau 4 de délestage? Outre le report du plus possible de chirurgie non urgentes, le plan de Québec prévoit des changements dans presque tous les domaines des soins pour libérer de la capacité hospitalière et c’est bien sûr la clientèle qui va en subir les conséquences.
Des salles d’urgences vont fermer leurs portes
Le niveau 4 permet la fermeture de petites, moyennes et grandes salles d’urgences, lorsqu’une autre urgence est à proximité pour réorienter la clientèle
.
Si vous vous présentez à l’urgence pour un cas peu grave (priorités 4 et 5), comme la moitié des visites habituellement, vous pourriez être réorienté vers une clinique.
Autre changement visible à l’urgence : les ambulanciers pourront être amenés à prêter main forte à leur arrivée à l’hôpital avec un patient qu’ils continuent de suivre, en appui aux infirmières. Le gouvernement avait rendu cette façon de faire possible, en octobre.
Changement de région à prévoir pour des femmes enceintes et des bébés
Les accouchements seront concentrés en centres hospitaliers et les sages-femmes rejoindront les équipes d’obstétrique. Les maison de naissances seront mises à contribution pour effectuer des accouchement à bas risque qui auraient dû se faire en milieu hospitalier.
Le plan prévoit que des suivis de grossesses soient relocalisés de petites structures vers de plus grosses, en fonction des volumes d’activités et des particularités géographiques
. Un hébergement sera offert aux parents qui doivent se déplacer sur une longue distance.
Une fois le bébé venu au monde, en néonatalogie, le plan prévoit l’orientation de la clientèle en fonction du niveau de soins et non en fonction de la région d’appartenance
.
En pédiatrie, les activités seront concentrées vers un service régional, mais les soins intensifs pédiatriques ne seront pas touchés.
Moins de suivis de cancers
En cancérologie, les personnes avec une condition semi-urgente
pour qui le traitement en milieu hospitalier n’est pas nécessaire pourraient se voir reporter leur rendez-vous.
Pour les cas d’afin de favoriser la convergence des ressources
. La radiologie sera réservée aux patients sur civière
La fréquence des traitements d’hémodialyse sera réévaluée selon l’avis médical, sans report de rendez-vous, et en endoscopie, les délais seront revus et des report de rendez-vous auront lieu.
En ce qui concerne l’hémodynamie et l’électrophysiologie, tout ce qui est non urgent sera réduit au minimum
.
Un impact sur la fin de vie
Pour les patients en fin de vie, on n’optera plus pour l’hospitalisation à domicile. Les nouveaux cas seront transférés en maisons de soins palliatifs. L’aide médicale à mourir demeurera utilisée.
Délestage en santé mentale
Le ministère de la Santé et des Services sociaux est très prudent en ce qui concerne la santé mentale et souhaite maintenir le plus de services aux adultes et aux jeunes, considérant les besoins augmentant de la population
. Toutefois, la santé mentale n’échappera pas complètement au délestage de niveau 4.
Par exemple, les évaluations non urgentes seront reportées au profit des évaluations urgentes uniquement
.
Le gouvernement va aussi donner la priorité à l’utilisation d’achats de services de psychothérapie au privé.
En ce qui concerne les services sociaux, il n’y aura plus de consultation sociale ou psychologique, sauf dans les situations exceptionnelles. Les personnes seront redirigées vers la ligne 811 Info Social.
Le niveau 4 du délestage sera insuffisant
Tous ces reports, concentrations et déplacements ne permettront même pas de dégager toutes les ressources nécessaires dans le système de santé québécois pour faire face à cette cinquième vague. C’est la sous-ministre adjointe Lucie Opatrny qui l’a avoué jeudi.
Le niveau de délestage 4 ne sera pas suffisant pour aller chercher la capacité hospitalière dont on aura besoin pour traiter tous les patients qu’on va avoir dans les prochaines semaines
, a-t-elle révélé.
Près de 2000 Québécois sont hospitalisés en ce moment avec la COVID-19, et ce nombre pourrait passer à 000 d’ici deux semaines, selon les plus récentes projections. Dans le même temps, 20 000 travailleurs de la santé sont absents.
Avec la collaboration de Daniel Boily