Annulation des Jeux du Québec : un autre deuil pour les jeunes athlètes
Quelque 3000 jeunes athlètes devaient y participer et avaient déjà encaissé un premier report, l’an dernier. La pandémie a finalement eu le dessus sur l’événement, qui est annulé pour une seconde fois en raison de la pandémie. On ignore pour l’instant s’il sera reporté.
Avec la situation actuelle, on se doutait que ça allait s’en venir. Mais de le dire tout haut hier, je vous dirais que ç’a brassé beaucoup de choses, beaucoup d’émotions, beaucoup de déceptions également
, affirme la cheffe de délégation de la région Est-du-Québec, Josée Longchamps. Elle se désole pour les jeunes qui ne pourront pas vivre l’expérience de ce grand événement sportif.
L’une de ces athlètes, Jeanne Lavoie, évolue au sein du club Les Cyclones de Rimouski et s’était qualifiée pour participer à la compétition en patinage de vitesse.
Je suis quand même assez déçue. C’était ma dernière année et ma dernière chance d’y participer, mais en voyant toutes les compétitions s’annuler les unes après les autres, je m’y attendais un peu
, dit-elle.
« Je le voyais venir quand même. Je trouve ça plate, mais on va vivre avec. »
Tant que l’événement n’était pas annulé, il avait encore de l’espoir, raconte pour sa part l’entraîneur-chef de l’équipe de hockey féminine de l’Est-du-Québec, Steeve Proulx. Son équipe compte huit joueuses du Bas-Saint-Laurent, sept de la Gaspésie et trois des Îles-de-la-Madeleine.
« C’est un assommoir aujourd’hui. On s’y attendait un peu […] mais on avait continué notre préparation comme si tout allait fonctionner normalement, en sachant très bien qu’on avait une épée de Damoclès qui nous pendait au-dessus de la tête. »
C’est certain que ça va être très très difficile pour les jeunes filles
, dit-il. Pour certaines athlètes, c’était la dernière chance de participer aux Jeux du Québec, puisqu’elles n’auront bientôt plus l’âge requis. D’autres pourraient ne pas parvenir à se requalifier.
« Je suis déçue car c’est difficile d’avoir une place dans les Jeux du Québec, j’aimais vraiment ça, c’était comme un de mes rêves. »
Vivre ses émotions, et garder espoir
Devant la situation, Josée Longchamps invite les jeunes à bien vivre les émotions qui les habitent et à faire preuve de résilience.
C’est triste. [Les jeunes] ont le droit en ce moment d’être tristes, d’être déçus, et même d’être fâchés. Ils peuvent vivre toutes ces émotions-là
, dit-elle. Il faut aller avec ce qu’on peut contrôler, et malheureusement, ce bout là, on ne le contrôle pas. Ce qu’on contrôle, c’est notre attitude
.
Alors que plusieurs jeunes ne peuvent pratiquer leur sport favori en ce moment, elle les invite à parler de ce qu’ils vivent avec leurs proches et à contacter l’organisme Sport’Aide au besoin.
Quant au comité organisateur de la 56e Finale des Jeux du Québec, son coprésident, Christian Pelletier, croit qu’il est encore possible que Rivière-du-Loup accueille l’événement, éventuellement. Il affirme que malgré tout, l’envie d’organiser les Jeux est toujours bien vivante.
Le comité organisateur se donne jusqu’à la fin du mois de mars pour analyser l’ensemble des possibilités.
D’après des entrevues réalisées par René Levesque, Éric Gagnon, Michel-Félix Tremblay et Fabienne Tercaefs