Caméra de surveillance : des images floues peuvent faire dérailler des poursuites
Les services policiers regardent chaque année des milliers d’heures d’enregistrements vidéo provenant de caméras de surveillance installées dans des magasins, des guichets automatiques, des prisons, etc.
Chaque jour, nous voyons des enregistrements vidéo de mauvaise qualité
, déplore Rick Woodburn, président de l’Association canadienne des juristes de l’État et avocat principal de la Couronne à Halifax, en Nouvelle-Écosse.
Rick Woodburn explique, par exemple, qu’il a été impossible de faire condamner qui que ce soit pour un homicide commis récemment en prison. Un détenu a été poignardé plusieurs fois, mais l’enregistrement vidéo était de si mauvaise qualité qu’il était impossible de distinguer les auteurs du crime et les suspects ont été acquittés.
Les poursuites ne reposent pas toutes sur des enregistrements vidéo, mais selon M. Woodburn, le problème est suffisant pour que des procureurs de la Couronne partout au pays s’en plaignent.
Il dit que des enregistrements de bonne qualité peuvent mener à identifier un suspect ou à innocenter une personne accusée à tort, mais si les enregistrements sont de mauvaise qualité, la poursuite est plus difficile.
Si la résolution est trop faible ou si les images sont trop sombres, ces enregistrements n’apportent rien à une enquête, indique un porte-parole de la Chris Marshall.
GRC en Nouvelle-Écosse, le caporalUne question de prix dans plusieurs cas
Plusieurs entreprises ne veulent pas payer les coûts de caméras qui produisent des enregistrements de haute qualité, selon Roger Miller, de l’entreprise Northeastern Protection Services, un fournisseur de systèmes de sécurité.
Si une entreprise veut par exemple un système de surveillance simplement pour voir l’arrivée de livreurs à une porte à l’arrière de son bâtiment, elle n’a pas besoin d’enregistrement de haute qualité et achète donc un système moins coûteux, explique M. Miller.
Rick Woodburn ajoute qu’après l’échec de la poursuite pour l’homicide du détenu, le service correctionnel a investi des millions de dollars pour améliorer la qualité de ses systèmes de surveillance.
Tout récemment, dit-il, 13 personnes ont été condamnées pour une bagarre en prison grâce en grande partie à un enregistrement vidéo des faits à haute résolution.
D’après un reportage de David Burke, de CBC