
COVID-19 : Le SPVM en partie « décimé » | Coronavirus
Radio-Canada a appris qu’entre 550 et 650 employés sont actuellement absents de leurs postes, et 90 % de ceux-ci sont normalement des agents en uniforme.
C’est ce que révèlent les notes d’une rencontre d’urgence qui s’est tenue le 30 décembre dernier entre des dirigeants du
SPVM et, notamment, des membres de la Fraternité des policiers de Montréal.Un haut gradé du
SPVM confirme que plus de 300 cas de COVID-19 ont été confirmés au sein des forces policières de la ville dans les dernières semaines, et plus de 200 agents ont dû se placer en isolement.Ce même haut gradé assure toutefois que la direction des opérations n’est pas à court de solutions. On assure que les mesures d’urgence ne sont pas encore enclenchées, et que la situation demeure, somme toute, sous contrôle.
C’est sûr que c’est préoccupant, mais ce n’est pas une situation qui nous porte à croire qu’on a perdu le contrôle
, dit-on, assurant d’un même souffle que l’état-major du service de police n’a aucune inquiétude
.
Ce n’est pas aussi alarmant que ça peut paraître
, affirme-t-on.
Les enquêtes de nuit sont complètement décimées
Il semble que ces problèmes de personnel touchent surtout les quarts de nuit, au moment où Montréal est aux prises avec une hausse des fusillades et que les policiers sont appelés à faire respecter le couvre-feu de nouveau en vigueur dans la province.
Les enquêtes de nuit sont complètement décimées
, peut-on lire dans les notes de la réunion.
Pas question pour l’instant de retourner au travail des agents qui sont isolés, mais asymptomatiques, comme c’est le cas notamment dans le réseau de la santé.
Une procédure a été mise en place à cet effet, transmise par le directeur de la ville de Montréal, mais le
SPVM a confirmé au président de la Fraternité des policiers, Yves Francoeur, qu’elle ne serait pas appliquée.Du côté des communications policières, on maintient que les bris de services pourront être évités.
Le
SPVM a également mis en place des mesures de contingence afin d’éviter de nouvelles éclosions. En plus de périodes de repas étirés pour éviter les contacts entre les agents, tous les patrouilleurs doivent, depuis le 25 décembre, être seuls dans leur voiture.Les patrouilleurs en duo doivent patrouiller à bord de deux véhicules séparés, sauf dans le cas d’une situation exceptionnelle approuvée par un officier de direction. Cette consigne s’applique également aux enquêteurs dans leurs déplacements ainsi qu’aux autres unités lorsque possible
, peut-on lire dans un message envoyé aux employés la veille de Noël.
Une procédure qui inquiète les agents sur le terrain. Ceux à qui nous avons parlé craignent qu’elle n’affecte la concentration et le niveau de préparation des policiers appelés à intervenir sur le terrain. Ils jugent cette mesure potentiellement dangereuse, et espèrent qu’elle ne sera que temporaire.
C’est pour protéger les policiers
, affirme de son côté le SPVM, qui admet toutefois que cette mesure n’est pas parfaite.
Le
SPVM ne sait pas combien de ses agents sont vaccinésAutre aspect discuté entre le
SPVM et le syndicat : le statut vaccinal des agents. Le service de police ne sait pas à ce jour combien de ses patrouilleurs et enquêteurs ont été immunisés contre la COVID-19.L’employeur ne peut demander cette information
, lit-on dans les notes de la rencontre. Du côté du SPVM, on maintient que le statut vaccinal est une information médicale, et donc confidentielle. On appelle la Ville de Montréal, ou même le ministère de la Sécurité publique, à se pencher sur la question de l’obligation vaccinale des agents de la paix.
L’idée d’imposer le passeport vaccinal pour pouvoir entrer dans les postes de police a également été évoquée, mais ne serait pas envisageable tant que la vaccination [est] non obligatoire.