
COVID-19 : une loterie pour déterminer quels patients recevront de rares médicaments | Coronavirus : Ontario
Pour soigner les patients atteints par le virus, les hôpitaux utilisent principalement un stéroïde largement disponible, la dexaméthasone.
Mais pour les formes les plus graves de la maladie, d’autres médicaments ont fait leurs preuves, comme le tocilizumab et le sarilumab, des anti-inflammatoires qui sauvent environ 5 % des patients qui y ont accès, explique le Dr Martin Betts, directeur médical des soins intensifs au
SHN.Pour ces derniers, nous avons du mal à nous approvisionner
, témoigne-t-il, citant l’étendue des besoins dans les différents hôpitaux à l’échelle mondiale due au variant Omicron.
Alors, qui privilégier pour prescrire les médicaments capables d’augmenter les chances de survie? En d’autres termes, comment effectuer le triage?
Suivant les recommandations du Groupe consultatif scientifique sur la COVID-19 de l’Ontario, et pour nous assurer que nos biais implicites ne pèsent pas dans la sélection des patients
, les hôpitaux de Scarborough appliquent un tirage au sort.
Chaque jour, des numéros sont attribués aux patients prioritaires puis placés dans un programme d’attribution aléatoire qui distribue les médicaments en fonction des approvisionnements.
« Lorsque vous avez six patients qui ont besoin d’un médicament salvateur et que vous devez en choisir un ou deux, c’est un énorme fardeau à porter. [La loterie] enlève une partie de cela et garantit un système équitable pour chacun. »
Dans une certaine mesure, cette loterie allège le fardeau de nos médecins
, continue le Dr Betts, puisque ceux-ci ne sont pas amenés à faire de choix déchirants.
D’autres médicaments se font rares
D’autres médicaments, comme le remdesivir et le sotrovimab, manquent aussi. Pourtant, ils pourraient sauver des vies, rappelle l’urgentologue à l’hôpital torontois St. Michael’s, Samuel Vaillancourt.
Pour un patient à haut risque qui commence à prendre ces médicaments tôt [après l’apparition de] ses symptômes, il y a un risque d’hospitalisation moindre. C’est sûr que c’est un médicament efficace qui peut réduire les hospitalisations, même aux soins intensifs, qu’on devrait offrir.
Des doutes sur l’approvisionnement en Paxlovid
On a dû prioriser ceux qui en reçoivent
, déclare le Dr Jérôme Leis, du Centre des sciences de la santé de Sunnybrooke. C’est quelque chose qu’on va devoir vraiment adresser dans la prochaine année pour avoir un approvisionnement adéquat
.
L’accès limité au Paxlovid, la nouvelle pilule de la pharmaceutique Pfizer censée prévenir efficacement les cas graves, suscite ainsi déjà des doutes chez les Drs Leis et Vaillancourt.
C’est une étape importante d’avoir des comprimés antiviraux à voie orale, c’est excellent, reprend Jérôme Leis. C’est l’avenir, mais le grand défi qu’on va avoir ça va être l’approvisionnement de ces pilules.