Des milliers d’agriculteurs indiens manifestent à New Delhi pour exiger des prix minimum pour les récoltes.
[ad_1]
Des milliers d’agriculteurs ont manifesté jeudi dans la capitale indienne pour réclamer une nouvelle loi qui garantirait des prix minimum pour les cultures, après avoir été empêchés d’entrer dans la ville pendant des semaines.
Ils ont pris des bus et des trains bondés au lieu de leurs tracteurs pour se rendre à New Delhi après que les autorités ont barricadé les autoroutes menant à la capitale avec des blocs de ciment et des barbelés. La police a interdit l’utilisation de véhicules agricoles comme condition d’autorisation du rassemblement dans la ville. Il était également interdit aux participants de porter des bâtons ou des épées pour éviter des affrontements avec la police.
Les manifestants brandissaient des pancartes exigeant la gratuité de l’électricité pour les agriculteurs. Ils ont affirmé que sans prix minimum garanti pour leurs récoltes, ils seraient à la merci des marchés et cela serait un désastre, en particulier pour plus des deux tiers d’entre eux qui possèdent moins d’un hectare de terre.
Le rassemblement, organisé par le Front paysan uni, s’est tenu sur le terrain de Ramlila, utilisé pour des fêtes religieuses, des réunions politiques majeures et des événements de divertissement.
La police a également fixé comme condition pour le rassemblement que pas plus de 5 000 personnes y participent, a indiqué l’agence de presse Press Trust of India. Le rassemblement devait se terminer plus tard jeudi.
Chitwant Singh, un manifestant, a déclaré que les agriculteurs ne gagnaient pas suffisamment pour couvrir leurs coûts. “Les commerçants et les intermédiaires nous prennent tous nos bénéfices”, a-t-il déclaré.
Les manifestations surviennent à un moment crucial pour l’Inde, où des élections nationales se tiendront en avril-mai et au cours desquelles le parti au pouvoir du Premier ministre Narendra Modi devrait remporter un troisième mandat consécutif. Les agriculteurs constituent un bloc électoral particulièrement influent, en raison de leur nombre. Plus de 60 pour cent des 1,4 milliard d’habitants de l’Inde dépendent de l’agriculture pour leur subsistance.
Les agriculteurs font également pression sur le gouvernement pour qu’il tienne ses promesses de renoncer aux prêts et de retirer les poursuites judiciaires engagées contre eux lors des précédentes manifestations de 2021. Plusieurs séries de négociations n’ont pas réussi à sortir de l’impasse.
Par ailleurs, des milliers d’agriculteurs manifestent depuis le 13 février à Shambhu, une ville située à environ 200 kilomètres de la capitale.
Autoroutes bloquées
Les autorités ont barricadé les autoroutes menant à New Delhi avec des blocs de ciment, des conteneurs métalliques, des barbelés et des pointes de fer pour empêcher les agriculteurs d’entrer dans la capitale. Les agriculteurs ont amené des bulldozers et des excavatrices pour tenter de passer.
Le 21 février, des affrontements entre agriculteurs et policiers ont fait un mort parmi les manifestants alors que les agriculteurs tentaient de reprendre leur marche vers la capitale après que les négociations avec le gouvernement n’ont pas réussi à sortir de l’impasse concernant leurs revendications de prix garantis pour les récoltes.
La police a déclaré que 12 policiers avaient été blessés après que des manifestants les ont attaqués avec des bâtons et leur ont lancé des pierres.
Les agriculteurs ont suspendu leur protestation et ont campé près de Shambhu, près de la frontière entre les États du Pendjab et de l’Haryana, alors que leurs syndicats entamaient des discussions avec les ministres du gouvernement.
Ils ont rejeté une proposition leur proposant des contrats de cinq ans avec des prix garantis pour certaines cultures, notamment le maïs, les céréales, les légumineuses et le coton.
Il y a deux ans, des dizaines de milliers d’agriculteurs ont campé pendant des mois dans la banlieue de New Delhi, obligeant Modi à abroger les nouvelles lois agricoles, ce qui constitue un revirement majeur pour son gouvernement.
Jagjit Singh Dallewal, l’un des agriculteurs à la tête de la manifestation de jeudi, a déclaré qu’il ne voulait aucune violence et a condamné le gouvernement pour les mesures de sécurité massives.
Les organisateurs de la manifestation affirment que les agriculteurs réclament une loi qui garantirait des prix minimums pour 23 cultures afin de les aider à stabiliser leurs revenus.
Le gouvernement protège les producteurs agricoles contre les chutes brutales des prix agricoles en fixant un prix d’achat minimum pour certaines cultures essentielles, un système introduit dans les années 1960 pour contribuer à consolider les réserves alimentaires et à prévenir les pénuries. Le système peut s’appliquer à jusqu’à 23 cultures, mais le gouvernement n’offre généralement le prix minimum que pour le riz et le blé.
[ad_2]