
Des travailleurs demandent plus d’aide financière pour le domaine de la restauration
En Ontario, il n’y a actuellement pas de mesures sanitaires qui obligent les restaurants à fermer leurs portes. Cependant, à la suite de l’apparition du variant Omicron, certains restaurants ont fermé leurs salles à manger en raison d’un manque de clients et de craintes pour la sécurité de leur personnel.
C’est ce qu’a fait le restaurant Martello à Hamilton la semaine dernière. La direction a mis à pied tout le personnel, à l’exception du gérant, du chef cuisinier et du chef chargé des pizzas, J. M. Turenne.
Si j’étais infecté par la COVID-19, ma plus grande crainte serait de perdre deux semaines de revenus, ce qui n’est pas une option tenable pour moi,
dit-il.
« Plusieurs travailleurs en restauration doivent choisir entre leur stabilité financière et travaillée avec des symptômes de la COVID-19. »
M. Turenne travaille dans le secteur depuis 16 ans. Selon lui, le gouvernement doit avoir un programme de soutien financier complet pour les travailleurs et les entreprises.
Je sais que le gouvernement a révisé les exigences de la Prestation canadienne pour les travailleurs en cas de confinement, mais c’est censé être un supplément pour une perte de salaire partielle, explique-t-il. De son côté, la PCU était une couverture complète de ces pertes salariales.
La PCU a pris fin en octobre 2020 et a été remplacée par la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE), qui a elle-même pris fin en octobre 2021. Le gouvernement fédéral a ensuite lancé la nouvelle Prestation canadienne pour les travailleurs en cas de confinement (PCTCC) le 17 décembre 2021.
Comme les programmes qui l’ont précédé, la PCTCC se veut un soutien temporaire de revenu pendant la pandémie. Elle est offerte aux travailleurs qui ne peuvent pas travailler en raison de confinements locaux.
Puisque la PCTCC vise les travailleurs qui ne peuvent travailler en raison d’un confinement local, personne au pays n’y avait accès au moment de son lancement. En date de cette semaine, 10 régions étaient admissibles, toutes situées au Québec et dans les Territoires du Nord-Ouest.
Les personnes admissibles pourront ensuite recevoir 300$ par semaine et présenter une demande jusqu’au 7 mai 2022.
Certains travailleurs ont peur de retourner au travail
Andrew Berry-Ashpole de l’organisme Hamilton Hospitality Project constate que même avec la nouvelle PCTCC, la nature incertaine de la pandémie fait peur à plusieurs travailleurs.
Nous avons déjà perdu beaucoup de serveurs et de cuisiniers, dit-il. Bien que les travailleurs en restauration recommencent à travailler, certains ne sont tout simplement jamais revenus.
« Les travailleurs qui ont décidé de rester en restauration ont vraiment peur. »
M. Berry-Ashpole est aussi un chef lui-même, et croit que les jours de congé de maladie payé devraient être au cœur des initiatives pour aider les travailleurs et les entreprises à traverser la pandémie.
Je pense que le programme de trois jours de congé de maladie payé du gouvernement Ford n’est pas suffisant ni réaliste compte tenu de la situation présentement,
explique-t-il.
La Prestation ontarienne pour la protection du revenu des travailleurs en raison de la COVID-19 oblige les employeurs à donner jusqu’à trois jours de congés de maladie payés à leurs employés pour des raisons liées à la pandémie. Ce programme a d’ailleurs été prolongé jusqu’au 31 juillet 2022.
En ce moment, tout le monde sait qu’il faut rester à la maison au premier signe de symptômes. Ensuite, ça prend du temps pour trouver un rendez-vous pour un test PCR, par exemple. Ces trois jours de congé payé ne sont pas suffisants. Il faut au moins une semaine de congés payés,
lance Andrew Berry-Ashpole.
Quant à la Prestation canadienne pour les travailleurs en cas de confinement du gouvernement fédéral, elle sera maintenant offerte aux employés de toute région où il y a des restrictions de capacité de 50 % ou plus et qui ont perdu plus de la moitié de leur revenu, selon le premier ministre Justin Trudeau.
Or, un porte-parole d’Emploi et Développement social Canada a déclaré vendredi que les demandes seront possibles à partir de 2022.
De leur côté, les employeurs qui doivent adhérer à des limites de capacité de 50 % ou plus et qui font face à des baisses de revenus d’au moins 25 % pour le mois en cours peuvent faire une demande pour le Programme de soutien en cas de confinement local. Ce programme a été récemment élargi et accorde des subventions salariales de 25 à 75 % selon la perte de revenus.
L’élargissement de l’admissibilité devrait coûter 4 milliards de dollars, selon un communiqué du gouvernement.
Avec les informations de CBC News