
Des vendeurs de voiture donnent des conseils non sécuritaires
Amanda Rowan-Miletich a acheté un Nissan Rogue usagé auprès d’un concessionnaire. Elle se souvient avoir passé des heures à discuter avec le vendeur avant de prendre la décision. Le véhicule devait transporter sa plus précieuse cargaison, ses garçons de trois et cinq ans et leur petit frère à naître.
Après la naissance de son bébé, elle apprend toutefois que le véhicule qu’elle a acheté ne peut pas transporter trois sièges d’auto pour enfants. Des documents du fabricant automobile le déconseillent.
La mère de Brockville en Ontario affirme qu’elle a contacté le vendeur, puis Nissan Canada, sans succès et a dû se résoudre à revendre le véhicule à perte pour en acheter un autre, plus grand.
Nissan Canada a refusé d’accorder une entrevue à La Facture. Un porte-parole, dans une déclaration écrite, s’est limité à dire que le fabricant vise à donner aux concessionnaires et aux clients les bonnes informations sur les normes de sécurité élevées de ses véhicules.
Notre équipe a contacté, en personne ou au téléphone, 27 vendeurs de 4 fabricants automobiles différents.
18 d’entre eux ont proposé des véhicules ou des configurations qui posent problème pour la sécurité.
Une vendeuse ignorait même ce que sont les points d’ancrages pour siège d’auto pour enfant et les a confondu avec les boucles des ceintures de sécurité.
Le manque de connaissance des vendeurs de voiture en lien avec les sièges d’enfant ne surprend pas la présidente de l’association SEATS for Kids, qui informe les consommateurs sur la sécurité des enfants en voiture.
Claude Normandin souligne que les règles d’installation sont nombreuses et souvent complexes. Le type de siège et le type de véhicule doivent être considérés.
Dans certaines petites voitures, par exemple, l’installation d’un siège pour nouveau-né qui nécessite un dégagement, peut rendre impossible l’utilisation du siège du passager à l’avant.
Dans d’autres véhicules, même s’il y a trois ceintures sur la banquette arrière, leur installation croisée peut empêcher d’utiliser les trois places en même temps.
« Dans une collision, on sait pas comment ça, ça va interférer avec l’opération du siège auto qui est supposé d’absorber toute l’énergie de la collision. »
Mme Normandin affirme que le seul moyen pour les parents d’être certains qu’un véhicule peut accommoder les sièges d’auto dont leurs enfants ont besoin est d’en faire l’essai en suivant l’ensemble des règles d’installation.
Lorsque nous avons à nouveau communiqué avec les vendeurs, certains d’entre eux ont affirmé qu’ils conseillent généralement aux acheteurs de faire un essai avec leurs propres sièges.
Le reportage de Katherine Brulotte et de Jean-François Vézina est diffusé à La facture le mardi à 19 h 30 et le samedi à 12 h 30 à ICI Télé.