
Envoyer des marchandises dans l’espace à l’aide d’une équipe torontoise
Imaginez maintenant que vous avez une réaction allergique inattendue. Soudain, vous vous retrouvez à des centaines de kilomètres au-dessus de la Terre, respiration sifflante, démangeaisons, les yeux gonflés.
Allez-vous attendre deux mois que la prochaine fusée de SpaceX vous livre du Benadryl?
, demande Saharnaz Safari. Non, vous en avez besoin maintenant!
Mme Safari et son mari Sohrab Haghighat, de l’entreprise SpaceRyde, basée à Vaughan, au nord de Toronto, ont présenté leur concept à CBC aux côtés du premier astronaute canadien à vivre à bord de la Station spatiale internationale, Chris Hadfield.
Leur objectif : entrer dans l’histoire en devenant la première fusée orbitale à être lancée à partir d’un ballon – un peu comme une montgolfière ou un ballon météorologique. Le concept signifierait des baisses de coûts importantes versus les méthodes actuellement utilisées.
Mme Safari et M. Haghighat envisagent de transporter des marchandises jusqu’à la limite de l’espace par ballon, puis de les relâcher, d’allumer une fusée et d’utiliser des ordinateurs miniatures pour permettre à la fusée d’atteindre sa destination dans l’espace.
Une idée élégante
Les propriétaires de SpaceRyde estiment que chaque cargaison coûterait 250 000 dollars. Or, la compagnie SpaceX, d’Elon Musk, demande plus de 1,1 million de dollars pour des cargaisons similaires, disent-ils.
M. Hadfield a expliqué que jusqu’à maintenant, pour se rendre dans l’espace, il faut utiliser la puissance brute
de quantités massives de combustibles fossiles.
C’est un problème de physique
, a-t-il déclaré lors de la conférence de presse de mardi. Pour se rendre en orbite, il faut aller à huit kilomètres par seconde.
Selon lui, l’idée de SpaceRyde de s’élever dans l’air et ensuite prendre de la vitesse pour rester là-haut
est une idée élégante
.
Selon M. Hadfield, cette technologie n’est pas seulement utile aux touristes de l’espace qui auraient oublié quelque chose d’important sur Terre. Elle pourrait également faciliter l’envoi de satellites en orbite basse afin de transmettre des informations précieuses sur la santé et la température des océans et de la planète dans son ensemble.
Jason Wood, directeur exécutif de l’exploration spatiale et de la politique de l’industrie spatiale à l’Agence spatiale canadienne, imagine également d’autres utilisations.
Pensez à la façon dont cela pourrait être utile dans les communautés éloignées ou nordiques ici au Canada pour fournir des sources alimentaires durables. Un autre exemple est celui des soins de santé, en termes de médicaments envoyés à distance.
Selon M. Wood, SpaceRyde s’inscrit dans un mouvement plus large, où de plus en plus d’acteurs commerciaux fournissent un accès à l’espace. Selon certaines estimations, cette industrie devrait atteindre un billion de dollars par an d’ici 2040, dit-il.
Mme Safari et M. Haghighat prévoient leur premier lancement en 2023.
L’année suivante, ils viseront la lune.