
La DPJ appelle à la vigilance pour repérer des enfants « qui ne vont pas bien » | Coronavirus
En entrevue vendredi à l’émission Midi info, Mme Lemay a rappelé qu’en raison des restrictions sanitaires liées à la pandémie, les enseignants n’ont pas les yeux sur le terrain en ce moment, du fait que la rentrée des classes s’effectue en mode virtuel
.
Que ce soit des gens de la société civile, des travailleurs, des organismes communautaires, ou même des professeurs dans le cours en ligne avec les enfants […], toutes les opportunités doivent être saisies pour repérer des enfants qui ne vont pas bien
, a déclaré Mme Lemay.
Les informations doivent être transmises de préférence aux services de proximité, soit aux CLSC, dit-elle, qui sont au travail en ce moment
. On s’organise pour que la réponse soit là le plus rapidement possible.
Si la situation semble urgente, le signalement à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) est tout indiqué. Le personnel de la DPJ est à l’œuvre, souligne Mme Lemay
En ce moment, le nombre d’enfants en attente d’évaluation par la protection de la jeunesse s’élève à 4800. Mais il faut prendre ce nombre avec du recul
, prévient la directrice nationale, car durant la période des Fêtes, seules les situations d’urgence ont été traitées.
Ce chiffre-là va diminuer de quelques centaines dans les jours à venir parce qu’il y aura des assignations de dossiers « non urgents »
, a précisé Mme Lemay.
En mars 2020, en pleine période de confinement obligatoire, la présidente de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, Régine Laurent, avait mis en garde contre les risques de maltraitance et d’abus. C’est qu’une bonne proportion des signalements à la DPJ proviennent des enseignants et du personnel des services de garde.
Entrée en fonction à la fin du mois de mars 2021, Catherine Lemay doit mettre en œuvre les recommandations contenues dans le rapport de la Commission Laurent.
Mme Lemay s’attend à ce que le retour des enfants en classe, lorsqu’il se fera, aura un impact sur les signalements. On va être prêts à faire à ça
, assure-t-elle, car du renfort est apporté aux équipes surchargées de la DPJ.
Ce renfort provient de quelque 500 candidatures reçues sur la plateforme Je contribue, élargie fin décembre par Québec pour recruter des candidats en protection de la jeunesse. La plateforme avait d’abord été mise sur pied pour recruter du personnel dans le secteur de la santé.
Le ministère à la Santé et aux Services sociaux s’est penché sur ces candidatures. Les candidats retenus ont été dirigés dans tous les secteurs de la protection de la jeunesse au Québec, a expliqué Catherine Lemay.
Début décembre, le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, avait instauré d’autres mesures – des bourses et des formations accélérées, par exemple – pour soutenir les équipes en protection de la jeunesse et en santé mentale.
L’idée est de mettre en place le filet nécessaire pour faire face à l’augmentation potentielle des signalements, dit Mme Lemay.
Mais il importe aussi d’agir en prévention : Il faut donner le soutien aux parents quand les problèmes sont encore petits
, insiste-t-elle.
« L’une des premières choses qu’on fait est de mettre plus de ressources avant la protection de la jeunesse, pour faire en sorte que les parents développent des pratiques parentales positives. »
Les urgences et la prévention, le court terme et le long terme… Catherine Lemay se dit consciente d’être engagée dans une course contre la montre
.
Le contexte de la pandémie nous complique la vie, reconnaît-elle, mais il ne faut pas lâcher, nos enfants ont besoin de nous.