
Les bernaches du Canada trop nombreuses menacent les écosystèmes, alerte un chercheur
Dominic Janus étudie l’impact des bernaches sur le carex, une plante herbacée poussant dans les sols humides.
Selon lui, l’habitat fournit par le carex est essentiel pour les saumons juvéniles lors de leur migration dans le fleuve Fraser
.
Mais le carex est abondamment consommé par les bernaches, explique-t-il. Selon M. Janus, la digestion inefficace de ce gros oiseau l’amène à consommer de grandes quantités de végétation.
En outre, plus les bernaches mangent les herbes, plus elles laissent de traces derrière eux.
Il y a des excréments juste à côté des bouts de carex
, constate M. Janus.
Par ailleurs, le candidat à la maîtrise affirme que les saumons et les autres espèces vivant dans la rivière qui dépendent du carex souffrent de la surconsommation des oiseaux.
Nous ne pouvons pas regarder cela [avec] une seule lentille. Cela nous concerne vraiment. Nous mangeons du poisson, il y a des pêcheries, nous récoltons des plantes et des animaux.
Selon le Service canadien de la faune, on estime à au moins sept millions la population de bernaches du Canada en Amérique du Nord.
Historiquement, les bernaches du Canada restaient dans certaines régions du sud du Canada. Mais l’agriculture céréalière à grande échelle et l’urbanisation leur ont rendu la nourriture plus facilement accessible. Par ailleurs, elles ont eu droit à des habitats urbains à l,abri des prédateurs et de la chasse.
Une situation qui a créé des explosions
de populations d’oies dans des zones où elles sont indésirables, selon l’experte en ressources naturelle et en qualité de l’eau de l’Université de l’État du Michigan, Beth Clawson
Aujourd’hui, comme le changement climatique crée des espaces plus chauds, [la bernache du Canada] passe l’hiver dans cette région au lieu d’aller plus au sud pour ses aires d’hivernage, alors que l’on prévoit que l’ensemble de la population se déplacera plus au nord
, explique Beth Clawson.
Dominic Janus pense qu’il est possible de remédier aux préjudices causés par les populations abondantes de bernaches du Canada.
Je pense que cela va créer des opportunités pour nous de restaurer les habitats et de créer un meilleur endroit pour les poissons, pour que les saumons puissent se développer.
Récemment la commission des parcs de Vancouver a demandé à la population de l’aider à localiser les nids des bernaches afin de limiter leur multiplication. La présence d’un trop grand nombre de bernaches causent des dommages aux parcs de la ville.
À Vancouver, la commission des parcs a estimé, en avril 2022, à 2500 le nombre de bernaches qui fréquentent les parcs.
Avec les informations de Eva Uguen-Csenge