Pourquoi devancer la dose de rappel des personnes infectées par la COVID-19? | Coronavirus
Auparavant, Québec recommandait à ces personnes d’attendre huit semaines avant d’obtenir leur troisième dose de vaccin, l’infection leur conférant une certaine immunité.
En entrevue mercredi à l’émission Le 15-18, sur ICI Première, le directeur de la campagne de vaccination québécoise contre la COVID-19, Daniel Paré, a assuré que ce changement de cap a été instauré sur la base d’une recommandation de la santé publique.
Pour Benoit Barbeau, professeur au département des sciences biologiques de l’uniformiser au mieux possible la protection
collective.
Si vous êtes infecté après deux doses de vaccin, il y a de fortes chances que votre réponse immunitaire soit aussi bien sollicitée que si vous aviez reçu votre troisième dose, donc vous serez protégé pendant quelques mois, mais en plus, une facette de cette réponse immunitaire sera plus spécifique au variant Omicron. Il y a quand même un avantage – entre guillemets, devrais-je dire
, a expliqué M. Barbeau en entrevue à Tout un matin, jeudi.
Mais on parle évidemment d’une moyenne. […] Certaines personnes, après infection, n’auront pas nécessairement une réponse aussi bien sollicitée que l’ensemble de la population
, a-t-il ajouté. Je crois que le gouvernement essaie justement d’aller chercher ceux chez qui la réponse immunitaire à la suite de l’infection n’est pas optimale.
« Le vaccin, c’est une façon un peu plus homogène de stimuler la réponse immunitaire. »
M. Barbeau explique également qu’avec les nouvelles restrictions d’accès aux tests PCR, qui sont réservés au personnel de la santé et aux populations vulnérables, nombre de personnes qui connaissent des symptômes ne pourront pas savoir avec certitude s’il s’agit véritablement de la COVID-19.
Dans le doute, il est donc préférable que tous aillent chercher une dose de rappel et ne présument pas avoir été infecté par le virus, croit le virologue, qui rappelle qu’aller chercher sa dose de rappel, même si on a été infecté récemment par la maladie, ne pose aucun risque.
À compter de jeudi, c’est au tour des Québécois âgés de 25 ans et plus – qui ont été infectés ou non – de pouvoir prendre rendez-vous pour obtenir leur troisième dose de vaccin contre la COVID-19. Les personnes âgées de 18 ans et plus pourront quant à elle s’inscrire à compter de vendredi.
Vers une quatrième dose?
Le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) du Canada a d’ores et déjà recommandé que les personnes modérément ou gravement immunodéprimées reçoivent une quatrième dose au moins six mois après leur troisième injection.
Une directive qu’appliquent déjà certaines provinces, dont la Colombie-Britannique, la Saskatchewan et le Manitoba, depuis décembre ou janvier. Mais cette quatrième dose pourrait-elle devenir nécessaire pour l’ensemble de la population dans un avenir proche?
C’est possible, croit Allison McGeer, microbiologiste et consultante en maladies infectieuses à Toronto. Mais le Canada n’en est pas encore à ce point, dit-elle.
Je ne sais pas où est ce point
, a-t-elle précisé. Nous savons qu’avec d’autres vaccins, il faut parfois trois ou quatre doses pour obtenir un effet prolongé et stable. […] Nous allons simplement devoir voir comment se passe la protection et décider sur cette base si des doses supplémentaires sont valables.
Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré lundi que le pays dispose de stocks suffisants pour offrir une troisième et une quatrième dose à toute la population, si nécessaire, grâce aux contrats signés avec Pfizer-BioNTech et Moderna jusqu’en 2024.