
Quatorze films hollywoodiens à surveiller en 2022
En attendant la réouverture des salles obscures, voici la deuxième partie d’un survol de ce que nous réserve le 7e art en 2022, que ce soit du côté des productions indépendantes américaines ou des gros canons hollywoodiens.
À noter que, en raison de l’incertitude générée par la pandémie mondiale, les calendriers de distribution ont été chamboulés. Tous les films mentionnés ci-dessous doivent en principe sortir en salle ou être diffusés sur des plateformes de diffusion en continu cette année, mais seulement quelques-uns se sont vus attribuer une date de sortie précise.
Apollo 10½, de Richard Linklater
L’un des réalisateurs les plus éclectiques et prolifiques issu de la génération du cinéma indépendant américain née au début des années 90, Richard Linklater s’est associé à Netflix pour un film d’animation relatant les événements entourant les premiers pas de l’humain sur la Lune.
Apollo 10½ s’intéresse plus précisément à l’effet que la fameuse mission spatiale a eu sur l’imagination d’enfants sur Terre.
Comme il l’avait fait avec Waking Life (2001) et A Scanner Darkly (2006), Linklater a employé pour son nouveau film la technique de la rotoscopie, qui consiste à retracer les contours d’une image en prises de vues réelles afin de la transposer en dessins.
Ambulance, de Michael Bay
Le roi incontesté du cinéma hollywoodien pyrotechnique, friand de séquences d’action excessives dopées à la testostérone, est de retour avec une adaptation du thriller danois Ambulancen.
Ce film sorti en 2005 prend la forme d’un huis clos en mouvement perpétuel, façon Clanches!, alors qu’un groupe de braqueurs de banque tente désespérément de semer les policiers à leurs trousses à bord d’une ambulance volée.
L’intrigue a été transposée de Copenhague à Los Angeles, et Jake Gyllenhaal interprète l’antihéros au cœur d’or, qui a choisi la voie du crime dans le but de payer une intervention médicale onéreuse à sa femme gravement malade.
➤ Date de sortie prévue : 30 mars
Asteroid City, de Wes Anderson
Après The French Dispatch, plongée kaléidoscopique dans le monde du journalisme dans une France fantaisiste, Wes Anderson poursuit son aventure européenne avec Asteroid City.
Son onzième long métrage a été tourné l’automne dernier dans la ville de Chinchón, dans le centre de l’Espagne. Tout ce qu’on sait de l’intrigue est qu’il s’agit d’une histoire d’amour.
La distribution du film réunit de nombreux fidèles du cinéaste, dont Bill Murray, Tilda Swinton, Adrien Brody, Jason Schwartzman, Jeff Goldblum et Jeffrey Wright.
Chez les nouveaux venus dans la famille Anderson
, nous aurons droit à des pointures de taille comme Scarlett Johansson, Bryan Cranston, Tom Hanks, Margot Robbie et Matt Dillon.
Bardo, d’Alejandro G. Iñárritu
Cela fait un certain temps qu’on n’a pas entendu parler du cinéaste mexicain multiprimé, qui avait remporté l’Oscar du meilleur réalisateur pour Le revenant, son dernier film, sorti en 2015.
C’est qu’il mijote lentement mais sûrement un retour aux sources avec Bardo, une comédie nostalgique
sur la réalité sociopolitique au Mexique. Le protagoniste est un documentariste mexicain expatrié qui revient dans son pays natal pour constater l’état des lieux.
C’est la première fois depuis son premier long métrage, Amours chiennes (2000), qu’Iñárritu tourne un film entièrement au Mexique.
Précisons que bardo
est un terme emprunté au bouddhisme, qui fait référence à un état de conscience intermédiaire
.
The Batman, de Matt Reeves
D’une durée de 175 minutes, The Batman se présente comme le plus long film de la saga mettant en vedette l’homme chauve-souris. Cette énième relance de la propriété cinématographique la plus lucrative de DC Comics affiche une équipe créative complètement renouvelée, tant devant que derrière la caméra.
Robert Pattinson, qui après la série Twilight est devenu contre toute attente un chéri du cinéma d’auteur, porte sur ses épaules l’une des productions hollywoodiennes les plus ambitieuses de l’année. Il est notamment secondé par un Colin Farrell méconnaissable dans le rôle du Pingouin, et par Paul Dano, qui prête ses traits à un Riddler pas mal moins jojo que celui qu’avait interprété Jim Carrey dans Batman à jamais.
À la réalisation, on retrouve le talentueux Matt Reeves, qui a déjà prouvé avec la nouvelle trilogie La planète des singes qu’il a ce qu’il faut lorsqu’il est question de mettre au goût du jour un jalon de la culture populaire.
➤ Date de sortie prévue : 4 mars
Blonde, d’Andrew Dominik
Cela aura pris plus de dix ans au réalisateur australien pour porter à terme son adaptation du roman-fleuve de Joyce Carol Oates. Produit par Netflix, Blonde est une version romancée de la vie de Marilyn Monroe.
Au fil des années, le rôle principal avait d’abord été attribué à Naomi Watts, puis à Jessica Chastain. C’est finalement l’actrice d’origine cubaine Ana de Armas (Blade Runner 2049, Mourir peut attendre) qui a été engagée pour incarner l’icône hollywoodienne au destin tragique.
Andrew Dominik, qui nous a habitués à des thrillers psychologiques tout en virilité comme L’Assassinat de Jesse James par le traître Robert Ford et La mort en douce, voulait cette fois-ci raconter une histoire plus accessible
, avec peu de dialogues, qui prend la forme d’un conte de fées
.
Crimes of the Future, de David Cronenberg
Grand spécialiste du genre de l’horreur corporelle, le cinéaste culte de 78 ans s’intéresse dans son nouveau film à une forme d’évolution biologique qui mène le genre humain à se métamorphoser en hybride synthétique.
Curieusement, Cronenberg a déjà réalisé un film portant le même titre, en 1970, mais son plus récent projet n’y est pas lié. Il s’agit d’ailleurs d’un premier scénario original qu’il signe depuis eXistenZ, sorti en 1999.
Tourné à Athènes en automne dernier, Crimes of the Future marque la quatrième collaboration entre le réalisateur canadien et Viggo Mortensen, après Une histoire de violence, Promesses de l’ombre et Une méthode dangereuse.
La distribution compte également Kristen Stewart, Léa Seydoux, Scott Speedman et Don McKellar.
➤ Date de sortie prévue : 1er septembre
The Fabelmans, de Steven Spielberg
Après avoir mis en scène l’extravagante comédie musicale West Side Story, le maître du cinéma de divertissement change radicalement de cap avec son nouveau projet, présenté comme son œuvre la plus autobiographique à ce jour.
The Fabelmans s’inspire de la jeunesse du cinéaste de 75 ans, qui a grandi à Phoenix, dans l’Arizona, ainsi que d’un scénario que sa sœur Anne a écrit il y a 20 ans, intitulé I’ll Be Home.
Spielberg a admis par le passé être nerveux à l’idée de réaliser un film aussi personnel, disant craindre que ses parents se sentent insultés par son point de vue aimant mais critique
sur la manière dont ils l’ont élevé.
Plus récemment, il a expliqué à un journal néo-zélandais qu’il préfère réaliser des films plus analogues. Une histoire littérale sur ma famille demandera beaucoup de courage. Je pense tout de même que je fais souvent des films personnels, même s’ils ressemblent en effet à de gros films de pop-corn commerciaux.
Michelle Williams et Paul Dano jouent les parents dans The Fablemans, tandis que l’acteur canadien Seth Rogen incarne un oncle de Sammy, l’alter ego de Spielberg que personnifie Gabriel LaBelle, un relatif nouveau venu.
➤ Date de sortie prévue : 23 novembre
The Killer, de David Fincher
Cinéaste obsédé par les tueurs en série, comme en font foi ses films Seven et Zodiac, ainsi que sa série télé Mindhunter, David Fincher plonge à nouveau dans cet univers glauque avec l’adaptation de la bande-dessinée française Le Tueur, écrite par Alexis Nolent, alias Matz.
Michael Fassbender et Tilda Swinton tiennent la vedette de cette production Netflix, qui raconte les tribulations d’un tueur à gages taciturne qui, au fur et à mesure de ses contrats illicites, commence à développer du ressenti pour ses actions.
The Killer marque le retour de la collaboration entre Fincher et le scénariste Andrew Kevin Walker, qui avait écrit Seven et ainsi permis aux deux hommes de prendre leur envol dans l’industrie hollywoodienne il y a plus d’un quart de siècle.
Killers of the Flower Moon, de Martin Scorsese
C’est le temps des retrouvailles dans le camp Scorsese. Le légendaire cinéaste a réuni les deux acteurs auxquels il est le plus associé : Robert De Niro (neuf collaborations) et Leonardo DiCaprio (cinq collaborations).
Basé sur le livre du journaliste du New Yorker David Grann, Killers of the Flower Moon raconte l’histoire vraie d’une série de meurtres ayant frappé une tribu autochtone de l’Oklahoma dans les années 1920. Des assassinats commis alors que de riches gisements de pétrole venaient d’être découverts sur leurs terres.
L’intrigue se penche sur l’enquête que mène le FBI, une agence nouvellement formée, ainsi que sur le procès et la condamnation de l’éleveur William Hale, tête dirigeante du complot sanglant.
Pinocchio, de Guillermo del Toro
Le cinéaste mexicain féru d’imaginaires gothiques transpose le conte écrit au 19e siècle par Carlo Collodi dans l’Italie fasciste des années 1930.
Le film est coréalisé par Mark Gustafson, un spécialiste de la technique d’animation en volume, qu’il avait notamment employée dans Fantastique Maître Renard (2009) de Wes Anderson.
Guillermo del Toro a affirmé en entrevue au site Collider en décembre que son adaptation s’inspire également du mythe de Frankenstein. Il dit que sa version de Pinocchio sera très personnelle, et qu’elle va renverser les fondements moraux de la fable originale
.
Tilda Swinton prête sa voix à la Fée bleue. La distribution compte aussi Gregory Mann (Pinocchio), Ewan McGregor (Jiminy Cricket), Christoph Waltz (Grand Coquin), Ron Perlman (Stromboli) et Cate Blanchett (Sprezzatura).
À noter qu’un autre Pinocchio est prévu de sortir cette année, également sous la forme d’un film d’animation, qu’a réalisé Robert Zemeckis (Retour vers le futur, Forrest Gump).
TÁR, de Todd Field
Après 16 ans d’attente, on a enfin droit au troisième long métrage de Todd Field, qui nous avait impressionné avec ses deux précédents efforts, Les enfants de chœur (2006) et Sans issue (2001), des drames de mœurs d’une finesse psychologique peu commune.
L’actrice australienne double oscarisée Cate Blanchett se glisse dans la peau de Lydia Tár, une cheffe d’orchestre fictive qui dirige un ensemble symphonique berlinois réputé.
Les pièces musicales ont été composées par la violoncelliste islandaise Hildur Guðnadóttir, qui a notamment collaboré à la bande originale de Sicario de Denis Villeneuve, et qui a remporté en 2020 l’Oscar de la meilleure musique de film pour Joker.
➤ Date de sortie prévue : 7 octobre
Three Thousand Years of Longing, de George Miller
Tilda Swinton et Idris Elba se partagent l’écran dans ce film fantastique de George Miller, qui raconte l’histoire d’une intellectuelle britannique en voyage à Istanbul qui découvre une mystérieuse bouteille. À l’intérieur se dissimule un djinn – créature surnaturelle popularisée en Occident grâce au Génie d’Aladdin – qui lui offre trois vœux.
Seul problème, cette femme qui a renoncé depuis longtemps à l’amour manque tellement d’imagination qu’elle a de la difficulté à en émettre un seul. Il s’agit là d’une situation fâcheuse pour le djinn, qui ne peut recouvrer sa liberté tant que sa proposition, pourtant alléchante, n’aura pas été comblée.
Le cinéaste australien a décrit l’an dernier son projet comme un anti-Mad Max
, une référence à sa série de films postapocalyptique débordants de scènes d’action élaborées.
White Noise, de Noah Baumbach
Un des romans américains les plus influents du 20e siècle, jugé inadaptable
au grand écran, Bruit de fond de Don DeLillo est une satire quasi allégorique de la société américaine qui prend à partie le monde universitaire, la surconsommation et l’omniprésence des médias.
Noah Baumbach refait équipe avec sa vedette de Marriage Story, Adam Driver, qui joue un professeur en études hitlériennes contraint de se mettre à l’abri avec sa famille quand un événement toxique aéroporté
, causé par un déversement de produits chimiques, menace la petite ville du Midwest où il réside.
Le rôle de sa femme est interprété par la muse de Baumbach, Greta Gerwig. Le film met également en vedette Don Cheadle, Andre 3000 et Barbara Sukowa.
White Noise sera diffusé sur Netflix.