Québec annonce des mesures incitatives pour colmater le réseau de la santé
Annoncées par le ministre de la Santé et des Services sociaux Christian Dubé, ces initiatives s’étendent sur une période de douze semaines.
Ces mesures d’ordre financier et sanitaire sont porteuses de solutions
, dont l’objectif est d’augmenter la capacité des ressources du réseau de la santé et des services sociaux et certains partenaires privés
, selon un communiqué du ministère de la Santé.
« Ces mesures coûtent 500 millions de dollars au gouvernement. Ce sont des efforts financiers que les Québécois font pour aider à passer au travers [la pandémie]. »
À propos des mesures financières dites incitatives, le gouvernement promet d’étendre les primes escaliers
pour la COVID-19, à plusieurs titres d’emplois dans les centres hospitaliers et les centres de protection de la jeunesse.
Québec s’engage aussi à verser une rémunération au taux double à un travailleur à temps complet qui effectue une sixième ou une septième journée de travail dans la même semaine.
En ce qui concerne un salarié à temps partiel, il compte verser une rémunération au taux double s’il effectue un quart de soir, de nuit ou de fin de semaine, en plus de sa journée régulière de travail. Également, une prime de 100 $ sera versée au travailleur à temps partiel qui effectue au minimum 30 heures par semaine.
Le gouvernement remboursera les frais liés au travail supplémentaire, par exemple les dépenses relatives aux repas et au transport. Et les primes seront payées plus tôt que d’habitude.
Québec s’engage aussi à accorder une demi-journée de congé à tout travailleur pour les jours de travail effectués au-delà de sa semaine normale de travail.
Pour les mesures de santé, le gouvernement met l’accent sur la sécurité
et le mieux-être
des travailleurs de la santé, en promettant de renforcer les mesures de prévention et contrôle des infections
(PCI), renforçant, les réserves en équipement de protection individuelle (ÉPI).
De plus, il prévoit l’intensification de la pratique d’autogestion des horaires, une mesure souvent revendiquée par les travailleurs pour la conciliation travail-famille.
Les syndicats dubitatifs
Le premier ministre François Legault a qualifié d’encourageantes
ces mesures en conférence de presse jeudi, où il a fait le point sur la pandémie. Il estime qu’elles vont aider
les centres de santé et services sociaux à fonctionner normalement.
Il a salué les syndicats de la santé qui ont accepté de discuter avec le Ministère pour trouver des solutions au réseau, qui fait face à un manque criant de personnel, affecté par les infections du variant Omicron.
Son ministre de la Santé, Christian Dubé, abonde dans le même sens. Ces mesures s’inscrivent dans le changement de culture que nous avons amorcé pour notre réseau de santé pour le rendre plus humain et performant, en offrant notamment une meilleure conciliation travail-vie personnelle
, affirme-t-il.
Quant aux syndicats, ils estiment que ces mesures sont insuffisantes
pour bien protéger le personnel
.
Nous n’avons pas obtenu la disponibilité sur demande des [masques] N95 pour les travailleurs
, a déclaré la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), Julie Bouchard.
Elle ajoute que ces mesures n’ont pas été négociées par les syndicats
, bien que le gouvernement ait pris en compte certaines de leurs suggestions.
Toutefois, Québec promet de respecter les recommandations de la CNESST (Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail) à ce sujet, précise Mme Bouchard.
Et de conclure : Au final, est-ce que toutes ces mesures seront suffisantes? Suffisantes? Je ne croirais pas, parce que ce qui vient vraiment affaiblir encore plus notre réseau de la santé, c’est l’absence de conditions de travail. Et les conditions de travail, ça se négocie
.