Stephanie Labbé annonce sa retraite
Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, Labbé a également indiqué qu’elle ferait ses adieux à l’équipe canadienne en avril, devant sa famille et ses amis. L’athlète de 35 ans a jusqu’ici récolté 85 sélections et 43 jeux blancs avec le Canada.
Labbé s’est inscrite dans la légende, à Tokyo, avec ses prouesses devant la cage des futures championnes olympiques qu’elle avait déjà menées vers le bronze, en 2016. Son calme, son audace et son sourire provocateur pendant les tirs de barrage en finale, contre les Suédoises, ont marqué l’imaginaire des Canadiens au moins autant que ses arrêts parfois spectaculaires.
Partie rejoindre ses compatriotes Jordyn Huitema et Ashley Lawrence au Paris Saint-Germain quelques semaines après la conquête de l’or olympique, Labbé n’y aura finalement joué que six matchs – mais aucune adversaire ne sera parvenue à inscrire un but contre elle.
Labbé a donc participé à son dernier match professionnel sur le continent où elle a passé une grande partie de sa carrière. Après quatre années à l’Université du Connecticut, elle a notamment joué en Suède de 2009 à 2014, pour Pitea et Orebro, avant d’y retourner pour une poignée de matchs à Linkoping en 2018. Elle portait les couleurs de Rosengard, en Norvège, avant son transfert au PSG.
En Amérique du Nord, elle a porté les maillots du Spirit de Washington et du Courage de la Caroline du Nord. C’est avec cette dernière équipe qu’elle a gagné son seul championnat de la NWSL, en 2019.
Labbé n’avait toutefois pas l’intention de se limiter à la NWSL en Amérique du Nord. Après une pause pour soigner sa santé mentale, en 2017, la gardienne a tenté sa chance au camp de l’équipe masculine des Foothills de Calgary, en quatrième division. La ligue a cependant refusé d’envisager la possibilité que Labbé se joigne à l’équipe en soutenant que l’effectif ne pouvait être composé que d’hommes.
Dans un article publié sur le site The Players’ Tribune, Labbé a raconté cette expérience et a plaidé pour que les équipes masculines ouvrent leurs portes aux femmes qui présentent les aptitudes nécessaires. Allergique à la langue de bois, la joueuse albertaine n’a jamais hésité à prendre la parole publiquement pour réclamer des changements dans son sport.
Comme bon nombre des membres de l’équipe canadienne, Labbé a maintes fois déclaré qu’il était crucial que le pays se dote enfin d’une ligue professionnelle féminine ou, du moins, d’une équipe dans la NWSL. Elle a également dénoncé qu’il soit si difficile de se procurer des produits dérivés de l’équipe féminine, pourtant championne olympique, quand ceux de l’équipe masculine sont aisément accessibles.
Labbé a aussi abordé publiquement les enjeux de santé mentale qu’elle a dû gérer au fil des ans. Elle soutient notamment un programme de sensibilisation du syndicat mondial des joueurs et joueuses de soccer, la FIFPRO, pour lequel elle a rédigé un texte qui décrit ses troubles anxieux pendant les Jeux olympiques de Tokyo.