Tordeuse des bourgeons de l’épinette : les oppositions interpellent le gouvernement
Syndicats et élus du Bas-Saint-Laurent avaient demandé en décembre une aide d’urgence de 2 millions de dollars ainsi qu’une bonification des sommes allouées aux travaux sylvicoles.
Or, ces demandes demeurent lettre morte, selon la députée libérale Francine Charbonneau.
La dernière fois que le ministre avait répondu à quelque chose, c’était en décembre
, indique le président du Syndicat des producteurs de bois du Bas-Saint-Laurent, Maurice Veilleux.
Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs avait alors refusé d’accéder aux demandes des producteurs de bois du Bas-Saint-Laurent, arguant que la région du Bas-Saint-Laurent disposait déjà du plus gros budget pour l’exploitation forestière, relate Maurice Veilleux.
C’est quand même une réponse simpliste. C’est vrai qu’on a le plus gros budget au Québec, mais on est la région avec le plus de producteurs sous aménagement. C’est comme la région de Montréal : c’est elle qui a le plus gros budget de la santé au Québec, mais c’est elle qui a le plus de monde!
« On a le plus de forêts sous aménagement, c’est normal qu’on ait le plus gros budget! On est la région avec la plus grosse épidémie de tordeuse, c’est normal qu’on demande le plus d’aide! »
La députée libérale déplore l’attitude du ministre Pierre Dufour dans le dossier.
La conversation avec le ministre Dufour est assez difficile. Je n’ai pas de nouvelles, je ne suis pas plus avancée que la Table régionale des élus du Bas-Saint-Laurent ou des présidents des regroupements de producteurs forestiers
, constate-t-elle.
« L’important est de protéger notre bois pour contribuer à l’économie locale, donc l’inquiétude reste et perdure. »
Le député indépendant de Rimouski, Harold LeBel, demande au premier ministre François Legault d’intervenir dans le dossier, et ainsi de permettre aux producteurs de faire face à l’épidémie de tordeuses des bourgeons de l’épinette, qu’il qualifie de véritable catastrophe.
Il souligne que l’infestation a progressé de 23 % l’an dernier dans les forêts privées de la région, comparativement à une moyenne de 2 % dans la province.
Le député estime que l’intervention du premier ministre est devenue nécessaire et déplore que les demandes du secteur forestier du Bas-Saint-Laurent soient restées sans réponse, malgré les nombreux emplois en jeu dans la région.
Presque la totalité des budgets des producteurs forestiers vont à gérer la tordeuse des bourgeons de l’épinette, ce qui fait qu’il manque de l’argent pour le jardinage de la forêt
, explique-t-il.
Le Syndicat des producteurs forestiers, la Fédération des groupements forestiers et les élus du Bas-Saint-Laurent réclament toujours une aide immédiate de 2 millions de dollars pour des travaux d’aménagement à court terme, et une majoration moyenne de 4,7 millions de dollars du budget régional pour la récupération et la remise en production des peuplements affectés.
La tordeuse des bourgeons de l’épinette cause des dommages aux bourgeons des arbres, et notamment au sapin baumier, lorsqu’elle est sous sa forme larvaire.
Au moment de publier, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs n’avait pas encore répondu à nos questions.