
Tramway : des améliorations qui n’auront pas d’impact sur les coûts, dit le maire Marchand
En entrevue à Première heure, Bruno Marchand a affirmé être en discussion avec le Bureau de projet du tramway afin d’en réévaluer certaines composantes, comme la réintégration des remontées mécaniques, le retrait de la dalle de béton sur le boulevard René-Lévesque ou l’enfouissement des câbles électriques. Une volonté qu’il avait fait connaître pendant la dernière campagne électorale.
Certaines des améliorations suggérées par le maire, comme l’enfouissement des câbles, n’augmenteront pas le coût du projet, qui a gonflé au cours des derniers mois, en raison notamment de l’inflation.
Enfouir les câbles, l’enjeu, ce n’est pas tant le coût que la possibilité technique. Le défi n’est pas tant sur le coût, parce qu’il y a déjà des câbles enfouis. Tout le réseau technique va être enfoui. Donc il y a déjà de l’enfouissement qui se fait. L’enjeu ici est beaucoup plus : est-ce que c’est possible de faire fonctionner un tramway efficacement sans fil qui l’alimente pour son pouvoir électrique? C’est ça le débat qu’on a actuellement
, a-t-il expliqué.
Coupe d’arbres
Il en va de même, selon lui, pour ce qui est de la coupe d’arbres matures le long du tracé.
Sur la question des arbres, ce n’est pas une question de coût non plus. C’est une question de qu’est-ce qui est possible et qu’est-ce qui n’est pas possible
, a-t-il affirmé.
À ce sujet, le maire Marchand n’a pas voulu donner de faux espoirs aux citoyens présentement engagés dans la lutte contre la coupe d’arbres.
Est-ce qu’il va y avoir des arbres qui seront abattus? C’est sûr. C’est impossible de construire un projet comme celui-là sans avoir des arbres abattus. C’est malheureux, mais c’est impossible. Il y a des choix difficiles à faire. Maintenant, dans nos intentions, c’est de se dire : ce qu’on n’a pas le choix d’abattre, comment on le compense?
Autre modification qui n’entraînera pas nécessairement d’augmentation de coût, selon le maire : le retrait de la dalle de béton sur le boulevard René-Lévesque.
Abolir la dalle de béton : l’enjeu, c’est à quel point est-ce qu’on réduit l’efficacité? Si on est pour réduire l’efficacité au sens que le tramway est toujours arrêté, ça n’aura pas coûté moins cher ou plus cher, mais ça aura eu un impact sur la livraison de service. Or, comment on fait pour avoir une capacité de circuler nord-sud sur René-Lévesque sans que la dalle de béton soit un enjeu bloquant ou une muraille de Chine?
s’est interrogé le maire.
Bruno Marchand est convaincu que ces trois modifications sont possibles sans avoir à réévaluer le montage financier du projet.
Ces trois améliorations-là, ce ne sont pas des améliorations qui vont coûter cher. Ce sont des améliorations sur lesquelles il faut trouver le bon compromis pour permettre aux citoyens de circuler.
D’ici deux semaines, l’administration Marchand devrait être en mesure de faire l’état des lieux du projet, c’est-à-dire de faire connaître quelles améliorations seront finalement apportées au projet et à quel coût. Cela permettra d’établir la facture finale du tramway, initialement estimée à 3,3 milliards de dollars avant la poussée inflationniste des derniers mois, et comment elle sera divisée entre les partenaires du projet.
Collecte des matières organiques
Le maire de Québec s’est par ailleurs prononcé sur la position de chercheurs de l’
INRS, qui ont dénoncé la semaine dernière sur nos ondes le choix d’utiliser des sacs de plastique pour la collecte des matières organiques à Québec. S’il se dit ouvert à la discussion, Bruno Marchand a tenu à mettre un bémol sur l’idée d’une collecte par bacs bruns.Quand on parle d’une collecte avec un bac brun, un troisième bac, il y a aussi des avantages, dont celui de ne pas avoir de sacs de plastique, mais il y a aussi des désavantages.[…] Ça suppose un troisième camion qui circule dans les rues pour aller chercher le bac brun. Cette collecte-là, avec le bac brun, elle se fait seulement avec un type de camions. On vient d’augmenter nos GES parce qu’on a plus de camions qui circulent. On vient d’augmenter le trafic parce qu’on a plus de camions qui circulent. Alors il n’y a pas juste des gains à aller vers le bac brun.
Selon le maire, la Ville a déjà procédé à l’analyse de tous les scénarios possibles.
La Ville, quand elle a fait ce travail-là, elle a calculé aussi que pour les citoyens, d’avoir une collecte de tout ce qui est compostable dans la même collecte que les déchets, c’était beaucoup plus facilitant pour les citoyens que c’était beaucoup plus gagnant pour aller chercher le maximum de matières compostables. Il y a des gains à ce type de collecte là. Évidemment, le sac de plastique n’en est pas un.
À moyen terme, la Ville entend travailler avec des entreprises spécialisées afin de développer un type de sacs qui aura moins d’impact, afin de gagner écologiquement sur tous les points
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Avec la collaboration d’Alexandre Duval