
Transfert vers les CHSLD : c’est pour lutter contre un « tsunami d’admissions » | Coronavirus
Pour le Dr Gilbert Boucher, président de l’Association des spécialistes en médecine d’urgence du Québec, cette décision, qui suscite inquiétude et controverse, est tout à fait essentielle.
Depuis 10 jours, la situation dans les hôpitaux du Québec a atteint un seuil critique. Les hôpitaux sont débordés
, on assiste à un tsunami d’admissions
, constate le Dr Boucher en entrevue avec Radio-Canada.
Cette situation est intenable parce que les malades continuent d’affluer, alors que le nombre de travailleurs hospitaliers infectés à la COVID-19 progresse. Et, il n’y a aucun signe que ça diminue
, estime le Dr Boucher, avant d’affirmer que dans certains établissements, les deux tiers des patients sont infectés au coronavirus.
« En ce moment, nos hôpitaux sont en train de devenir des hôpitaux COVID. »
Les hôpitaux vivent une situation difficile
: Dans les unités, des chirurgies et des traitements sont annulés, on commence à parler de cancer de prostate, de chirurgie cardiaque non urgente […], alors on commence à manquer du personnel
, fait-il valoir même s’il reconnaît que dans certains centres hospitaliers, ça va bien
.
Face à une telle situation, quand un patient n’a plus besoin de soins hospitaliers, d’oxygène, il faut tout faire pour le mettre ailleurs [ CHSLD]
, se justifie-t-il. Sinon il n’y aura plus rien d’autre que les patients COVID à s’occuper, alors qu’il y a encore d’autres beaucoup de problèmes
, ajoute-t-il.
Un des endroits où on essaie de retourner les patients, c’est justement dans les délestage de niveau 4. La situation est devenue critique, tout le monde doit mettre l’épaule à la roue CHSLD, dans leur demeure. On sait que ce n’est pas optimal, mais comparé à engorger les hôpitaux en ce moment, tout le monde est en train de faire du
, lance le président de l’Association des spécialistes en médecine d’urgence du Québec.
Un mal nécessaire
Est-ce que ce transfert contient des risques? Malheureusement, il n’ y a plus de risque zéro, il faut gérer le risque. Malheureusement oui, il faut retourner les patients dans les CHSLD
, répond le Dr Boucher.
Toutefois, il tente de se faire rassurant en affirmant que les patients expédiés à la maison n’ont plus besoin de soins hospitaliers, seulement d’un lit. Il vaut mieux les retourner chez eux où ils se sentent plus à l’aise, affirme-t-il.
« Les usagers sont beaucoup mieux à la maison que dans un lit d’hôpital, quand ils n’ont pas besoin de soins hospitaliers. »
Pour le Dr Boucher, les beaucoup mieux outillés
que lors de la première vague pour recevoir les patients qui n’ont plus besoin de soins, même s’il y a des éclosions et du manque de personnel
. Mais pour mieux gérer la situation, il faut du matériel et un dirigeant dans chaque CHSLD, recommande-t-il.
Interrogé au sujet de la troisième dose des vaccins contre la COVID-19, le Dr Boucher affirme qu’elle est magique
, parce qu’elle accélère le rétablissement des patients. D’ailleurs c’est ce qui leur permet de retourner à la maison deux ou trois jours après leur admission initiale. Il arrive même qu’ils aillent mieux après 12 heures passées aux urgences, témoigne-t-il.
Le CISS des Laurentides supprime les chambres uniques
Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides, qui est un des premiers à annoncer le transfert, a fait savoir samedi que le processus d’admission dans ses sécuritaire
.
La consigne 005 concernant les trajectoires stipule que les usagers quittant un centre hospitalier pour être admis en CHSLD doivent avoir un test PCR négatif. À leur arrivée en CHSLD, ils doivent effectuer une période de confinement de 5 à 10 jours
, affirme la direction du CISSS des Laurentides dans un communiqué diffusé samedi, rappelant que la situation épidémiologique est critique
, particulièrement dans ses hôpitaux.
Le ne s’avère plus possible dans les circonstances
actuelles en raison des admissions provenant des centres hospitaliers.
Avec les informations d’Elyse Allard