
Un commandant de l’armée est relevé de ses fonctions pour des commentaires déplacés
Le ministère de la Défense nationale (MDN), qui confirme que le lieutenant-colonel Philip Marcus a été renvoyé au Canada le 7 décembre, évoque des préoccupations concernant certains commentaires inappropriés
et un désalignement inquiétant
avec les efforts de l’institution militaire.
« Ces allégations ont entraîné une perte de confiance dans la capacité du membre à diriger efficacement et à effectuer les tâches associées à sa nomination en tant que commandant, et il a été immédiatement relevé de ses fonctions. »
Sous couvert de l’anonymat, des sources ont confié à CBC News que M. Marcus avait été entendu en train de faire des commentaires sur des femmes de rang inférieur dans les Forces armées canadiennes.
Ces allégations contre le lieutenant-colonel Philip Marcus ont été rapportées alors qu’il était le commandant de la force opérationnelle aérienne de l’opération Impact au Moyen-Orient. Il avait entamé sa mission en novembre, selon un message sur un compte Twitter de l’armée.
La mission d’entraînement vise à renforcer les capacités militaires en Irak, en Jordanie et au Liban afin d’aider une coalition mondiale à vaincre le groupe armé État islamique en Irak et en Syrie.
Un des officiers les plus importants de la mission au Koweït
M. Marcus, un des officiers les plus hauts gradés de la mission basés au quartier général au Koweït, était responsable des avions, du personnel navigant et de soutien. En tant que commandant, il aurait pu prendre part aux réponses aux plaintes pour inconduite sexuelle si d’autres personnes avaient signalé des problèmes à sa chaîne de commandement, a confirmé le ministère de la Défense.
Les militaires participant à l’opération au Moyen-Orient ont été informés du départ de M. Marcus pour s’assurer qu’ils étaient soutenus et qu’ils comprenaient le travail en cours pour changer la culture
.
Philip Marcus travaille maintenant comme officier d’état-major au Centre de guerre aérospatiale royal canadien à la BFC Trenton.
Le ministère de la Défense a déclaré qu’il ne ferait aucun commentaire sur les détails des allégations, car l’affaire fait l’objet d’une enquête.
Nous sommes en période de changement de culture et nous sommes déterminés à faire en sorte que les FAC soient un milieu de travail dans lequel tous les membres – qu’ils soient au Canada ou déployés dans le cadre d’opérations dans le monde entier – sont en sécurité, habilités et inspirés à donner le meilleur d’eux-mêmes au service du Canada et des Canadiens chaque jour
, a ajouté dans un communiqué M. Le Bouthillier.
Au cours de l’année écoulée, 11 autres hauts dirigeants militaires canadiens, actuels et anciens, occupant certains des postes les plus puissants et les plus prestigieux de la défense, ont été mis sur la touche, ont fait l’objet d’une enquête ou ont été contraints de prendre leur retraite en raison d’une crise d’inconduite sexuelle.
La ministre de la Défense, Anita Anand, et le chef d’état-major de l’armée, le général Wayne Eyre, se sont engagés à résoudre cette crise. Selon les experts, le problème ne ressemble à aucun autre auquel les militaires sont confrontés ailleurs dans le monde, car un grand nombre de hauts dirigeants sont impliqués dans la crise en même temps.
Au début du mois, des représentants du gouvernement et de l’armée ont présenté des excuses historiques aux victimes d’agressions sexuelles, de harcèlement et d’inconduite de la part des militaires. Il s’agissait d’une étape vers la reconnaissance officielle du préjudice causé à des milliers de membres au fil des décennies.
Plus de 19 000 militaires actifs et retraités et travailleurs civils de la défense ont présenté des demandes de règlement dans le cadre d’un recours collectif contre le gouvernement fédéral pour inconduite sexuelle. Près de 60 % d’entre eux sont des femmes.
M. Marcus n’a pas répondu aux demandes d’entrevue de CBC News.
D’après un texte d’Ashley Burke (Nouvelle fenêtre), de CBC News