
Williams Lake : 93 potentielles tombes non marquées près de l’ancien pensionnat | Pensionnats pour Autochtones
Les responsables de la Première Nation ont annoncé les résultats préliminaires des recherches lors d’une conférence de presse mardi.
Les premières recherches se sont focalisées sur un périmètre de 14 hectares, sur les 470 qui ont vu se construire différentes structures et bâtiments sur le site du pensionnat St. Joseph’s Mission.
Un cimetière
Le site sur lequel se trouvent les 93 potentielles tombes non marquées héberge un cimetière. Cependant, selon Whitney Spearing qui dirige l’équipe d’enquête, les résultats préliminaires indiquent que 50 de ces restes humains potentiels ne sont pas associés au cimetière.
Le pensionnat St. Joseph’s Mission, ouvert de 1891 à 1981, est à quelques kilomètres de Williams Lake. Il a été démoli depuis, mais a laissé un héritage douloureux pour les survivants et leurs familles.
Ligne bilingue d’appui pour les survivants des pensionnats pour Autochtones : 1 866 925-4419
Nous avons entendu des histoires de torture, de viol et d’agression sexuelle systémiques au pensionnat St. Joseph’s
, a déclaré Willie Sellars, le chef de la Première Nation de Williams Lake, en faisant état des nombreux témoignages de personnes ayant été envoyées au pensionnat lorsqu’elles étaient enfants.
« Ce voyage a conduit notre équipe d’enquête dans les recoins les plus sombres du comportement humain. »
L’horreur des pensionnats
Selon M. Sellars, l’équipe a entendu des récits de disparitions, de meurtres, de torture systématique, de sévices, de viols et de famine. Des enfants ont été attachés à des planches et fouettés, battus pour avoir parlé leur langue.
Des nouveau-nés conçus, mais non désirés ont été jetés dans l’incinérateur de l’école.
Willie Sellars a déploré que ces histoires aient été intentionnellement occultées
par la destruction des dossiers et les dissimulations des gouvernements, des autorités religieuses et de la police.
M. Sellars a aussi relaté l’histoire tragique de deux enfants âgés de 8 ans, qui ont essayé de fuir le pensionnat, et dont l’un est mort gelé. Il mentionne aussi une correspondance de 1920, qui indique que neuf enfants ont tenté de mettre fin à leurs jours en ingurgitant du poison, causant le décès de l’un d’entre eux.
Les recherches se poursuivent
Les recherches ont utilisé la technologie de radar qui a permis de découvrir des centaines de restes près d’anciens pensionnats à travers le Canada.
Les experts soulignent que comme les résultats annoncés mardi sont préliminaires
, les travaux de détections aériennes et terrestres par radar à pénétration de sol et magnétométrie devront être poursuivis.
Les responsables des recherches préviennent que la technologie de détection n’est pas totalement fiable, et qu’il faudra procéder à des fouilles pour obtenir des certitudes
. Ils en appellent au soutien des gouvernements fédéral et provincial pour poursuivre ce travail de vérité
.
Au lancement des fouilles à Williams Lake, en août dernier, une petite partie du site de 4,5 kilomètres carrés avait été classée comme prioritaire, après des recherches approfondies sur l’histoire du terrain.
Les violences physiques, psychologiques et sexuelles dont ont été victimes les élèves de l’établissement ont été documentées par la Commission de vérité et réconciliation du Canada.
Il est estimé que plus de 150 000 enfants ont fréquenté les pensionnats autochtones du Canada entre les années 1830 et la fermeture du dernier établissement en 1997.