Dans un contexte économique incertain, le gouvernement fédéral mise sur l’espoir
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Presque tout processus budgétaire est un exercice d’optimisme. Le gouvernement fédéral espère pouvoir maintenir le cap sur les dépenses de programmes. Il espère que l’économie mondiale est sur la voie d’un monde meilleur. Il espère surtout que les choses n’empireront pas.
Dans un monde en proie à l’incertitude, cela peut être un pari risqué.
“Les risques sont uniquement négatifs”, a déclaré Kevin Page, président de l’Institut d’études fiscales et de la démocratie de l’Université d’Ottawa.
L’Énoncé économique de l’automne (FES) s’appuie sur les projections économiques de plusieurs économistes de tout le pays.
Ces projections indiquent que la croissance du PIB réel ralentira à environ 0,3 pour cent cette année, mais suggèrent que le Canada évitera une récession. Le communiqué indique que l’inflation sera en moyenne de 3,8 pour cent cette année et de 2,5 pour cent l’année prochaine et que le taux de chômage culminera à environ 6,4 pour cent en 2024.
Cette faiblesse se fait sentir dans tout le pays à mesure que les prix et les taux d’intérêt augmentent et que l’économie ralentit.
La ministre des Finances, Chrystia Freeland, sait à quel point les ménages canadiens se sentent coincés en ce moment.
“Les Canadiens sont épuisés, frustrés et se sentent mis à rude épreuve”, a-t-elle déclaré dans un discours au Parlement. “Ce que les Canadiens méritent aujourd’hui, c’est que nous soyons confrontés à la douleur très réelle que tant de personnes ressentent – avec une vision pleine d’espoir et réalisable pour l’avenir de notre pays.”
Mais toute cette incertitude pèse sur l’économie. Depuis des années, les données économiques ne cessent de surprendre les économistes.
Et si les prévisions du gouvernement fédéral étaient fausses ?
La FES présente ce qu’elle appelle un « scénario pessimiste ». Cela montre ce qui se passerait si l’économie s’affaiblissait dans les mois et les années à venir.
Le scénario pessimiste intégré dans la déclaration économique prévoit une « légère récession ».
Dans ce scénario, l’inflation resterait « bloquée » autour de 3 pour cent jusqu’à l’automne prochain. La Banque du Canada augmenterait ses taux d’un quart de point supplémentaire, le PIB diminuerait de 1,7 pour cent et le chômage augmenterait à 7,1 pour cent.
Après les trois dernières années de volatilité économique, ce « scénario pessimiste » n’est pas du tout tiré par les cheveux.
“La consommation s’affaiblit en termes réels. L’investissement résidentiel en termes réels est en baisse. Même le secteur manufacturier est faible. C’est juste une grande faiblesse”, a déclaré Page.
La question n’est pas seulement de savoir à quoi ressemblerait un éventuel ralentissement.
Si l’économie ralentit plus que prévu, cela aura un impact immédiat sur le reste des chiffres du gouvernement. L’énoncé économique indique que le déficit dans le scénario pessimiste augmenterait d’environ 8,5 milliards de dollars par an en moyenne sur la période de planification.
Une croissance économique plus faible entraînerait une baisse des recettes fiscales.
“Dans l’ensemble, les revenus (seraient) en baisse en moyenne de 2,8 milliards de dollars par an. Une inflation plus élevée de l’IPC et des taux d’intérêt projetés entraînerait des coûts plus élevés découlant des programmes indexés sur l’inflation (les dépenses de programmes augmentent en moyenne d’environ 1,5 milliard de dollars par an) et une dette publique plus élevée. (en hausse d’environ 5,5 milliards de dollars en moyenne) », indique l’énoncé économique.
Ce scénario pessimiste repose sur le blocage de l’inflation, obligeant la Banque du Canada à rester à l’écart.
Les chiffres de l’IPC de cette semaine montrent que le taux d’inflation d’une année sur l’autre est tombé à 3,1 pour cent en octobre. Mais cela s’explique en grande partie par la baisse du prix de l’essence.
Et les économistes pointent du doigt l’inflation persistante dans les services comme une source d’inquiétude.
Le panier des services est composé de composantes qui sont restées plus élevées même si le taux global ralentit. Les coûts de loyer, de déplacement et de loisirs ont tous augmenté bien plus que le taux global.
“À ce rythme d’inflation des services et à sa persistance, nous ferions mieux d’espérer que l’inflation des biens ne se rallumera jamais”, a écrit Derek Holt, responsable de l’économie des marchés financiers à la Banque de Nouvelle-Écosse.
À mesure que l’économie s’est affaiblie cette année, la résilience des comptes du gouvernement s’est également dégradée.
L’Énoncé économique de l’automne montre que les frais de la dette publique s’élèvent à 46,5 milliards de dollars cette année et atteindront 52,4 milliards de dollars en 2024. C’est presque autant que ce que le gouvernement paiera dans le cadre du Transfert canadien en matière de santé l’année prochaine.
Et cela suppose que les taux n’augmentent pas plus qu’ils ne l’ont déjà fait. Ce qui n’est en aucun cas une valeur sûre.
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