Le groupe de travail rejette les appels à un statut d’emploi spécial pour les fonctionnaires juifs et musulmans
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Quelques mois avant que la guerre entre Israël et le Hamas n’accentue les tensions éthiques et religieuses dans de nombreuses communautés canadiennes, un groupe de travail gouvernemental a rejeté les demandes visant à reconnaître les fonctionnaires musulmans et juifs comme des groupes distincts confrontés à des obstacles systémiques sur le lieu de travail, a appris CBC News.
Les fonctionnaires musulmans et juifs ont demandé à être désignés comme groupes d’équité en matière d’emploi en vertu de la Loi sur l’équité en matière d’emploi il y a près de deux ans dans des soumissions au groupe de travail mis sur pied par Emploi et Développement social Canada.
CBC News a obtenu la soumission du Muslim Federal Employees Network (MFEN) grâce à une demande d’accès à l’information, et celle du Jewish Public Service Network (JPSN) en demandant une copie.
“L’inclusion des minorités religieuses imposerait à l’employeur l’obligation d’éliminer les obstacles aux minorités religieuses dans la fonction publique, afin qu’elles puissent se consacrer pleinement au travail, y compris les Juifs”, indique le mémoire du JPSN, qui demande également aux Juifs être identifié à la fois comme groupe ethnoculturel et comme groupe religieux au sens de la loi.
“La discrimination et les barrières socio-économiques continuent d’exister pour les musulmans canadiens. Ces barrières ne disparaîtront pas sans intervention”, indique le mémoire du MFEN. “Nous recommandons que les musulmans soient ajoutés à la Loi sur l’équité en matière d’emploi en tant que groupe désigné pour l’équité en matière d’emploi.”
La Loi sur l’équité en matière d’emploi (LEE) a été introduite en 1986 pour éliminer les obstacles à l’emploi auxquels sont confrontés quatre groupes marginalisés : les femmes, les Autochtones, les personnes handicapées et les membres des minorités visibles.
La législation exige que les employeurs sous réglementation fédérale comptant plus de 100 employés utilisent la collecte de données et l’embauche proactive pour garantir que ces groupes ne sont pas sous-représentés dans leur effectif. Aucun groupe désigné pour l’équité en matière d’emploi n’a été ajouté à l’EEE depuis sa création.
Les soumissions du MFEN et du JPSN ont été préparées au printemps 2022, bien avant que le dernier conflit meurtrier n’éclate entre Israël et le Hamas en octobre de l’année dernière.
Le ministre du Travail, Seamus O’Regan, a partagé les conclusions du groupe de travail avec les médias en décembre dernier, après que son bureau les ait initialement reçues en avril 2023.
Le groupe de travail a déclaré qu’il avait décidé “de ne pas recommander la création d’une catégorie distincte pour certaines ou toutes les minorités religieuses pour le moment”, mais a encouragé une étude plus approfondie.
Des employés juifs et musulmans dénoncent des discriminations
Dans son mémoire, le JPSN a cité les chiffres de Statistique Canada montrant que les Juifs étaient le groupe le plus souvent ciblé par les crimes haineux entre 2017 et 2019.
Il cite un audit de B’nai Brith Canada réalisé en 2021 qui faisait état d’une « augmentation de 733 % des incidents antisémites violents ».
Dans sa soumission, le JPSN a présenté des témoignages anonymes de fonctionnaires juifs. Un employé juif a déclaré qu’on leur avait dit qu’ils “apportaient vraiment un nouveau sens au fait que les Juifs avaient beaucoup d’argent”, après avoir mentionné leurs origines. Plusieurs employés juifs ont également déclaré qu’ils avaient été qualifiés de « bon marché ».
Le document cite également des obstacles sur le lieu de travail, tels que des réunions importantes programmées lors de fêtes religieuses, excluant les juifs pratiquants, ou « des managers scrutant et remettant en question la validité des demandes de congé pour les fêtes juives ».
Le Réseau des employés fédéraux musulmans, quant à lui, a souligné que la protection des minorités visibles par l’EEE ne protégera pas les musulmans.
“Il existe des musulmans non racialisés tels que les Bosniaques d’Europe de l’Est, les musulmans autochtones et les convertis blancs”, a-t-il déclaré dans son mémoire. “Dans certains cas, il peut ne pas être possible de déterminer si une personne est musulmane sans qu’elle le révèle au préalable. Par exemple, toutes les femmes musulmanes ne portent pas de hijab.”
Le MFEN a déclaré que les employés fédéraux musulmans sont confrontés à diverses formes d’islamophobie. Dans son mémoire, il a cité des rapports selon lesquels des femmes musulmanes auraient fait l’objet de commentaires « sur leur capacité à exercer leur travail dans la fonction publique fédérale parce qu’elles portent un hijab », et d’hommes musulmans « qui seraient considérés comme des terroristes et des auteurs de violences ».
Il indique que les employés fédéraux musulmans ont parfois eu du mal à obtenir des autorisations de sécurité « en raison de préjugés concernant leur pays d’origine ou leur nom ».
Dans son rapport, le groupe de travail n’a pas mentionné la demande du JPSN, bien qu’il ait cité le rapport du MFEN et deux autres mémoires du Conseil canadien des femmes musulmanes et du Sikh Public Service Network.
Le groupe de travail a recommandé de désigner les travailleurs 2SLGBTQI+ et noirs comme groupes d’équité en matière d’emploi. Elle a indiqué que le cabinet du ministre lui avait demandé d’envisager l’ajout de ces deux groupes, ce qui lui a permis d’obtenir un financement ciblé pour des consultations communautaires.
“En revanche, malgré nos consultations approfondies, nous n’avons pas reçu de représentations de nombreux groupes concernés au sein de la population au sens large, au-delà de la fonction publique fédérale, qui souhaitaient que nous envisagions d’ajouter des minorités religieuses”, a déclaré le groupe de travail.
Les décisions finales sur l’ajout de groupes supplémentaires à la législation seront prises par O’Regan.
Dans un communiqué, le bureau d’O’Regan a déclaré qu’il pourrait envisager d’autres modifications de l’EEE.
“Ces engagements initiaux ne sont que nos premières étapes dans notre travail visant à transformer l’approche canadienne en matière d’équité en matière d’emploi”, a-t-il déclaré.
Le communiqué indique que O’Regan “continuera à impliquer les communautés affectées, y compris les communautés religieuses minoritaires”.
Le bureau a déclaré qu’il attendait avec impatience le dépôt d’une nouvelle législation gouvernementale, mais n’a pas proposé de calendrier.
Il a indiqué qu’il travaillait également à organiser des rencontres entre O’Regan et Amira Elghawaby, la représentante spéciale du gouvernement fédéral pour la lutte contre l’islamophobie, et Deborah Lyons, envoyée spéciale pour la mémoire de l’Holocauste et la lutte contre l’antisémitisme.
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